Depuis un an, entre les avenues Pierre de Coubertin et Claude Bernard du campus de la Doua, juste derrière le restaurant Domus, est livré aux yeux des passants un ballet d’ouvriers, de camions et de grues aux rythmes des marteaux piqueurs et des coulés de béton.
Ces travaux, ce sont ceux du Centre de Calcul et de Données LyonTech-la Doua (CCDD). Un centre de calcul dernière génération construit par l’Université Claude Bernard Lyon 1, en partenariat avec l’INSA Lyon, opéré par le CISR, pour offrir à l’ensemble de la communauté académique, une solution de traitement et de gestion des données de haut niveau au service de la recherche et de la formation. Désormais achevés en extérieur, les travaux dévoilent une fa?ade ornée de symboles à la manière de hiéroglyphes.
Retour sur un an de chantier et sa symbolique.
Un chantier vert et une construction respectueuse de l’environnement
Sorti progressivement de terre, étage par étage, ce b?timent monolithique a pour vocation de remplacer les salles informatiques actuelles, devenues insuffisantes face aux besoins croissants en calcul, traitement d’information et stockage des données des activités du campus.
Inauguré symboliquement par la pose de sa première pierre le 29 novembre 2023, le CCDD incarne un projet ambitieux, à la croisée de la science, de l’innovation et de la responsabilité sociétale et environnementale.
Con?u pour allier performance et durabilité, sa structure intègre des technologies innovantes pour réduire son empreinte énergétique et les émissions de gaz à effet de serre. Avec une économie prévue à terme de 6 GWh d’électricité par an et une diminution de 530 tonnes équivalent CO?, ce projet affirme l’engagement de l’université dans la transition écologique.
Sa construction s'inscrit pleinement dans la démarche d’? éco-campus ?. Celle-ci garantit un cadre architectural et paysager respectueux de la biodiversité, optimisant la gestion des eaux pluviales, les matériaux utilisés, l’énergie consommée et limitant la pollution lumineuse.
Par ailleurs, une charte de chantier vert a également été mise en place pour minimiser les nuisances pendant les travaux.
Une architecture originale intégrée au campus
Contrairement à de nombreux centres de calcul, le CCDD a pris le parti de la visibilité.
Implanté à l’entrée du campus, renfor?ant sa valeur stratégique, le b?timent vise à s'intégrer harmonieusement à son environnement.
Ses choix architecturaux, opérés par le cabinet enia architectes, reposent sur une volonté de rendre lisible de l’extérieur l’organisation des fonctions du CCDD. Trois espaces sont ainsi distincts : les fonctions logistiques et électriques au rez-de-chaussée, informatiques à l’étage et équipements techniques en toiture.
Afin de s’inscrire dans la continuité du patrimoine b?ti existant du campus, le béton et le métal sont les deux matériaux dominants. Le béton, choisi ici bas carbone, représente le matériau le plus présent sur le campus et le métal, quant à lui, est la marque des b?timents de l’INSA Lyon.
L’emprise au sol du rez-de-chaussée a été rigoureusement optimisée pour s’adapter à l’espace disponible tout en limitant la consommation d’espace. Sa conception compacte permet au premier étage de s’étendre en surplomb des fa?ades Est et Ouest, offrant ainsi une meilleure fluidité de circulation autour du CCDD et de ses accès.
Le CCDD se compose de trois volumes sculptés et découpés, qui créent des jeux d’ombres et de lumières, variant au fil de la journée, apportant ainsi rythme et dynamisme architectural le long de l’Avenue Pierre de Coubertin.
Il répond également de la logique de composition historique du campus, en respectant l’orientation Nord-Ouest/Sud-Est propre à la trame du parc universitaire.
Un b?timent porteur de sens et de connaissances
Des dessins sont imprimés sur ses fa?ades formant une fresque qui témoigne de sa pluridisciplinarité et de tous les savoirs et des connaissances qu’il va compiler, pour en permettre le traitement par des algorithmes, toujours plus innovants, toujours plus utiles à la science et à la société. Il abritera ainsi des données de tous les champs des connaissances, du vivant, des humanités, de l’environnement, de la santé, de l’économie, de l’industrie, des écosystèmes créatifs et culturels, des données d’une société en pleine mutation.
? l’image de ces matrices imprimées sur ce béton, ce lieu sera celui de la confluence des connaissances et des méthodes scientifiques, pour une exploitation numérique qui se devra frugale et au service d’une société responsable et inclusive. Véritable socle de l’activité numérique et scientifique, il hébergera des programmes informatiques dédiés à la recherche scientifique et médicale ainsi que l’ensemble des données des laboratoires de l’université et d’autres institutions académiques.
Exemple de plaque matricée en relief ayant servi à la création des signes dans le béton des fa?ades du CCDD.